Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et puis vous ne pouvez pas tenir de paris assez fort, — dit dédaigneusement M. Lugarto. — S’adressant à moi : — Il y a après-demain une matinée dansante à l’ambassade d’Angleterre ; allez-y donc, tout Paris sera là… Ce sera charmant… si vous y êtes surtout.

— J’ignore, Monsieur, si M. de Lancry a l’intention d’aller chez madame l’ambassadrice d’Angleterre.

— Ah çà ! mon cher, vous êtes donc un tyran… que votre femme attend vos ordres pour savoir où elle doit aller ? — Et se retournant vers moi, M. Lugarto ajouta : — Tenez, croyez-moi, en fait de plaisirs, agissez toujours à votre tête ; mettez tout de suite ce cher Lancry dans la bonne voie. Il n’y a rien de plus désagréable que ces diables de maris, une fois qu’on leur laisse prendre de mauvaises habitudes.

Je regardai Gontran, et je répondis à ces impertinentes vulgarités, dites avec l’assurance la plus ridicule par ces seuls mots :

— Le Musée est-il déjà ouvert, Monsieur ? — afin de faire bien sentir à M. Lugarto, par ce brusque changement de conversation, que