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Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/210

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— D’autant plus sûr qu’elle est plus rare, et qu’il n’a aucune raison pour affecter un sentiment qu’il n’éprouverait pas.

Je racontai à Gontran l’entretien que j’avais entendu entre M. Lugarto et la princesse Ksernika.

— C’est une plaisanterie de bal masqué sans domino, — me dit Gontran : — il aura voulu s’amuser à la tourmenter ; et cela n’est d’aucune conséquence avec la princesse, qui est la meilleure des femmes. À ce propos, si elle vous fait quelques avances, répondez-y, je vous en prie, car elle est très bonne amie quand elle le veut, et les bonnes amies sont rares. D’ailleurs, vous la verrez ce matin à l’ambassade d’Angleterre.

— Irons-nous donc à cette fête ? — dis-je à M. de Lancry d’un air chagrin.

— Eh ! mais, sans doute. L’ambassadrice m’a écrit ce matin une lettre charmante, me disant qu’elle avait seulement appris hier soir notre retour, et qu’elle espérait bien avoir le plaisir de vous voir aujourd’hui.

— Allons, soit, mon ami, j’irai, — dis-je en soupirant.