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Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/247

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Je répondis par de rares monosyllabes à ce que me disait M. Lugarto ; je causai quelque peu avec mesdames d’Aubeterre placées près de moi.

Les lazzis de ce théâtre m’auraient peut-être amusée dans une autre situation d’esprit, mais ils me parurent insupportables.

Avant la dernière pièce, nous partîmes pour aller souper chez Véry. M. de Lancry fut placé entre la princesse et l’une des comtesses d’Aubeterre. J’eus à ma droite M. Lugarto, à ma gauche M. de Saint-Prix. J’espérais échapper à l’entretien du premier en causant avec le second ; ce fut en vain : M. de Saint-Prix était fort gourmand, il prit le souper très au sérieux et me répondit à peine.

— Lancry a raison, vous avez un bien malheureux caractère, car vous méconnaissez vos amis, — me dit M. Lugarto de manière à n’être entendu que de moi ; — mais avec le temps vous reviendrez de vos injustes préventions…

Je ne répondis rien. Il continua sur le même ton :

— J’ai entendu votre mari inviter M. de Rochegune à venir vous voir… J’espère bien