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Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/328

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je n’ai aucun ménagement à garder… En dévoilant votre conduite à mon mari, je n’expose pas ses jours ; vous n’oseriez pas vous battre avec lui, et lui ne daignerait pas se battre avec vous.

— Vous entendez, mon cher, comme elle me traite, — dit M. Lugarto à M. de Lancry ; — avouez que j’ai un bon caractère.

Trêve de plaisanteries, Monsieur ! — s’écria Gontran ; — je vois à l’agitation, à la pâleur de madame de Lancry, qu’elle est péniblement émue. Quelle que soit mon amitié pour vous, je ne souffrirai jamais que vous oubliiez un moment le respect que vous devez à ma femme, Monsieur.

— Vous le prenez comme cela, mon cher, c’est différent, — dit M. Lugarto ; — n’en parlons plus, oublions cette folie, et songeons à autre chose… Que faites-vous ce soir ?

— Vous l’entendez ! — m’écriai-je, — cet homme vous dit d’oublier ce qu’il appelle une folie ! Il va vous demander votre main et vous trahir encore. Non… non… mon noble, mon généreux Gontran, quoique votre âme confiante et bonne doive souffrir de cette décou-