Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/39

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— Allons donc, Ursule, ils m’intéressent au contraire beaucoup, ma chère enfant.

— Sans doute, chère bellotte, mes petites affaires d’intérêt ne peuvent qu’intéresser infiniment notre bonne tante.

— Monsieur Sécherin, toujours fidèle à mon système de franchise, — dit mademoiselle de Maran, — je vous ferai observer que chère bellotte doit être réservé pour la plus douce et la plus secrète intimité : vous profanez le charme mystérieux de ces adorables expressions en les prodiguant ainsi.

— Pourtant, Madame, mon père appelait toujours ma mère chère bellotte, et ma mère l’appelait petit père ou gros loup.

— Mais remarquez, mon bon monsieur Sécherin, que je n’incrimine pas en elles-mêmes les tendres et naïves expressions de chère bellote, petit père, et même de gros loup, au contraire !! j’espère bien qu’Ursule, pieusement fidèle à ces touchantes traditions de votre famille, vous prodigue en secret ces noms si doux.

— Ah ça ! mais tu as donc dit à madame que tu m’appelais ton gros loup, toi ? —