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Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/79

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— Monsieur de Mortagne !… prenez garde, M. le duc de Versac est mon oncle… et l’insulter, c’est m’insulter.

— Votre tour viendra, monsieur de Lancry, mais plus tard : d’abord les causes, puis les effets, — dit froidement M. de Mortagne.

Je saisis la main de Gontran, en lui disant tout bas d’une voix suppliante :

— Que vous importe ? je vous aime ; ne vous irritez pas contre M. de Mortagne ; il a été le seul protecteur de mon enfance.

M. de Mortagne continua :

— Je m’attends à des cris, à des menaces, c’est tout simple ; quiconque m’empêchera de parler redoutera mes paroles.

— On ne redoute que vos injures, monsieur, — s’écria mon tuteur.

— Quand j’aurai dit ce que j’ai à dire, je serai aux ordres de ceux qui se trouveront offensés.

— Mais c’est une tyrannie insupportable, vous ne nous imposerez pas avec vos airs furieux de Matamore et de Ramasse-ton-Bras ! — s’écria mademoiselle de Maran.

— Mais en effet, c’est intolérable… — dit