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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/115

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À peine ma voiture était-elle à la moitié de cette allée, que j’aperçus Ursule.

Les chevaux s’arrêtèrent, on ouvrit la portière, je me précipitai dans les bras de ma cousine.

Il est impossible de peindre sa joie, son étonnement surtout ; elle m’embrassait, me regardait comme si elle ne pouvait en croire ses yeux, puis elle m’embrassait encore.

— Comment c’est toi ? c’est toi ? — me disait-elle. — Quelle douce surprise !

— Ursule ! oui, c’est moi, moi ta sœur, je viens passer ici quelques jours dont je puis disposer pendant que mon mari est en Angleterre.

— Quelle ravissante idée tu as eue là, Mathilde ! combien j’en suis reconnaissante. Quel dommage seulement que notre pauvre maison soit si peu digne de te recevoir.

Je haussai mes épaules en souriant.

— Et ton mari, où est-il ? comment va-t-il ?

— Très bien — me dit Ursule.

Après cette effusion de reconnaissance, j’examinai ma cousine ; elle me parut encore plus jolie que par le passé.