Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/121

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— Vraiment — me dit Ursule — tu ne te trouveras pas trop mal établie ?

— Je m’y trouve si bien que, si M. de Lancry veut rester ici quelque temps lorsqu’il viendra me chercher, je te préviens que tu auras beaucoup de peine à nous renvoyer de chez toi.

— Allons, je te crois, ma bonne Mathilde ; toute ma peur est que tu ne t’ennuies bientôt de cette vie que tu pares, j’en suis sûre ; de tout le prestige de ton imagination ; je crains aussi que la compagnie de ma belle-mère, madame Sécherin, ne te paraisse bientôt insupportable.

— Mais ton mari la disait la meilleure des femmes.

— Les fils sont toujours indulgents ; tu la verras ; elle est sans esprit, sans usage, d’une dévotion outrée, d’un entêtement qui serait une incroyable fermeté de caractère si elle avait autant d’intelligence que de volonté ; jamais ni moi ni son fils nous n’avons pu obtenir d’elle de faire le moindre changement à cette maison, d’augmenter le nombre de ses domestiques, d’améliorer leur service. Son éternel