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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/175

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dant avec douleur la lettre qu’elle venait de surprendre. — Et pour cette femme, il se tue de travail ! et pour cette femme, il oublie quelquefois sa mère… Mais le bon Dieu est juste ; oui, oui, il est juste… il ne permet pas que les coupables soient impunis.

Elle sonna.

Une servante vint.

— Allez dire à mon fils de venir me parler à l’instant même ; il doit être à la fabrique — dit madame Sécherin.

La servante obéit.

Je regardais Ursule ; son calme imperturbable me confondait.

— Vous allez être enfin traitée comme vous le méritez — lui dit madame Sécherin avec indignation, en montrant la lettre ; — mon fils va tout savoir…

Ursule avait repris tout son sang-froid.

Elle regarda sa belle-mère de l’air du monde le plus naïvement étonné et lui dit :

— En vérité, Madame, je ne comprends pas vos reproches ; je ne sais pas à quoi vous faites allusion en me disant : que je serai traitée comme je le mérite ; il me semble qu’avant de