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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/180

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mour. Je voulus à tout hasard tenter une dernière fois de sauver Ursule ; je m’écriai, en tâchant de cacher l’altération de ma voix :

— Vous savez, mon cher cousin, que ces sortes de surprises sont sacrées, qu’il faut les respecter.

— Je le crois bien ! ainsi, maman, je vous en prie, ne lisez pas cette lettre, rendez-la à Ursule, afin qu’elle et son complice puissent machiner ensemble leurs scélératesses ; je ferai semblant de ne rien savoir.

— Donnez, donnez la lettre, Madame ! — s’écria Chopinelle en avançant la main.

Cette main tremblait comme la feuille.

Je crus que tout était perdu.

À ce moment Ursule, qui n’avait pas quitté sa belle-mère des yeux, et qui s’était approchée d’elle peu à peu et sournoisement, saisit la lettre en riant aux éclats et s’écria :

— Ma bonne maman, il n’y aura pas de préférence… ni vous non plus vous ne connaîtrez pas cette surprise.

— Bravo !… bravo !… sauve-toi ma petite femme ! sauve-toi ! — s’écria M. Sécherin.

Ursule sortit rapidement.