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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/208

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Pressentant le grave évènement qui allait se passer, elle avait redoublé de coquetterie dans sa parure…

Je la vois encore arriver calme, souriante, ingénue, jamais elle ne m’avait semblé plus jolie… Elle portait des manches courtes qui laissaient voir ses bras nus d’une blancheur et d’une admirable perfection ; sa robe de mousseline anglaise fond blanc, à petits dessins bleus, un peu décolletée, montrait ses charmantes épaules et dessinait à ravir sa taille alors accomplie, car elle avait pris l’embonpoint qui lui manquait avant son mariage ; ses cheveux bruns, épais, lissés en bandeaux jusqu’aux tempes, tombaient en boucles nombreuses sur son col et encadraient à ravir son visage frais et rosé ; une frange de longs cils noirs comme ses sourcils voilait ses grands yeux bleu foncé.

En entrant elle jeta un coup d’œil furtif à son mari, en lui faisant un petit signe de tête rempli de grâce.

Le regard d’Ursule fut si chargé de tendresse et de langueur… que M. Sécherin, malgré l’angoisse où il était plongé, ne put s’empê-