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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/263

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ble ; d’immenses prairies s’étendaient à perte de vue et avaient pour horizon de grands massifs de bois.

Le régisseur, prévenu de notre arrivée par notre courrier, nous attendait à la grille ; il nous conduisit dans une longue galerie située au rez-de-chaussée et remplie de tableaux de famille.

Les six fenêtres de cette pièce immense s’ouvraient sur le fossé rempli d’eau vive qui entourait le château. Malgré la chaleur de l’été, il faisait presque froid dans cet énorme salon. Ses murailles étaient si épaisses que l’embrasure des fenêtres avait cinq ou six pieds de profondeur.

Impatiente de visiter la maison, j’offris en souriant mon bras à Gontran et je lui dis : — Allons, mon ami, venez vite, je suis impatiente de tout revoir ici, quoique je ne me souvienne de rien. Vous n’avez pas d’idée comme le cœur me bat à la pensée de parcourir les lieux autrefois habités par ma pauvre mère. Et puis, il faut que je vous fasse les honneurs de chez moi. Je suis si heureuse, si fière de vous avoir ici ? — Oh ! — ajoutai-je