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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/304

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que je vous laisse la liberté de gaspiller huit ou dix mille francs par an, et même davantage, pour une fantaisie qui vous passe par la tête, car vous ne savez pas dans quelles dépenses vous jetterait cette belle manie de charité qui vous prend si subitement… Mais, tenez, je suis fou de vous répondre, seulement.

— Si la question d’argent vous préoccupe, mon ami, ne vous en embarrassez pas ; j’économiserai sur ce que vous me donnez par mois, et…

— Mais je n’entends pas cela du tout, ma chère amie, je veux que vous soyez mise avec l’élégance que comporte notre fortune et notre position. Voyons franchement : croyez-vous que pour vous laisser enseigner l’A, B, C, D, à des marmots, ou pour vous donner l’agrément de fournir des drogues à des vieilles femmes, je souffrirai que vous soyez mise avec une mesquinerie ridicule ? Allons donc… ma chère Mathilde… je veux qu’on dise que Madame de Lancry est une des femmes les plus élégantes de Paris ; vous êtes un de mes luxes les plus charmants…

Il y avait tant d’égoïsme, tant de sécheresse