Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’en aperçut et me dit avec son charmant et doux sourire :

— Vous me reconnaissez à peine, n’est-ce pas ? Oh ! c’est que j’ai bien souffert. Mais parlons de vous, de vous — me dit-elle en me prenant mes deux mains dans les siennes ; — Maran n’était pas très éloigné de ma route, j’ai fait un détour pour vous voir en passant… Et M. de Lancry, où est-il ?

— À la chasse, madame, pour toute la journée — dis-je à madame de Richeville.

Sans doute à l’accent, au regard qui accompagnèrent ces paroles, la duchesse devina que j’étais heureuse de cette occasion de m’entretenir long-temps avec elle, et que j’avais quelque pénible confidence à lui faire ; elle secoua tristement la tête et me regarda avec une expression de touchant intérêt. Mais, réfléchissant qu’elle n’était pas seule, elle me dit en me montrant la jeune personne qui l’accompagnait :

— Permettez-moi de vous présenter mademoiselle Emma de Lostanges… ma… parente, ajouta madame de Richeville après un moment d’hésitation.