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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/343

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juste et vrai. Mille circonstances oubliées, me revenant à l’esprit, me prouvèrent que la duchesse devinait à merveille le caractère d’Ursule. Seulement je lui avouai que je redoutais l’assurance effrontée dont ma cousine m’avait donné tant de preuves.

— Aussi, Mathilde, je vous engage surtout à ne jamais discuter avec elle ; ne sortez pas de ceci : « Allez-vous-en de chez moi ou je vous démasque à votre mari, » rien de plus, rien de moins.

— Ah ! Madame, c’est bien cruel.

— Mathilde, pas de faiblesse ! tout serait perdu.

— Hélas ! Madame, si Gontran ne m’aime plus… il me sacrifiera à toute autre aussi bien qu’à Ursule — dis-je avec accablement.

— Ma pauvre enfant, il faut toujours, dans la vie, commencer par s’assurer tout le repos et tout le bonheur qu’on peut prétendre ; Ursule éloignée, vous serez tranquille ici jusqu’à l’hiver ; ce sera toujours autant de gagné ; une fois de retour à Paris, si vous redoutez encore ses coquetteries, vous aurez recours aux mêmes menaces… Je conçois que votre généro-