Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/374

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pour me parler. Sa jument, sans doute effrayée par mon ombrelle, refusa d’avancer.

Je l’avoue à ma honte, je fus ravie de ce contre-temps qui mettait l’habileté d’Ursule en défaut ; mais à mon grand étonnement, je n’ose dire à mon effroi, elle fronça ses jolis sourcils, leva sa cravache et commença de châtier hardiment sa monture.

— Prenez garde, madame, ne frappez pas Stella, elle est très vive ! — s’écria Gontran effrayé de l’audace d’Ursule.

— Ne fais pas la mauvaise tête, ma petite femme, je t’en supplie — s’écria mon cousin en étendant avec anxiété ses deux mains jointes vers sa femme.

Mais celle-ci, les joues empourprées, les narines dilatées, les yeux brillants de colère, ses lèvres vermeilles relevées par un dédaigneux sourire, ne tint compte de ces avertissements. Elle infligea résolument un nouveau châtiment à Stella, qui se cabra si violemment que je poussai un cri d’épouvante.

Ursule, sans paraître aucunement intimidée, se courba sur l’encolure de Stella en lui rendant la main, tout cela avec un mouve-