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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/92

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obéir à son mauvais génie qu’il s’était occupé de madame de Ksernika ?

D’abord, je l’avoue, je redoutais d’appesantir ma pensée sur l’acte fatal qui avait mis M. de Lancry dans la dépendance de M. Lugarto.

Pourtant, voulant en finir avec ces pénibles réflexions, j’envisageai courageusement la conduite de Gontran. Je cherchai à pallier par tous les raisonnements possibles.

Hélas ! j’avais naturellement des principes trop arrêtés pour pouvoir trouver un milieu entre un blâme sévère ou une approbation coupable…

Je condamnai Gontran.

Un moment je fus atterrée en m’apercevant que cette funeste découverte ne portait pas la moindre atteinte à mon amour pour M. de Lancry.

Je fus presque effrayée d’aimer toujours passionnément un homme capable d’une action si mauvaise.

Je pleurai amèrement sur sa faute ; il m’était affreux de me sentir supérieure à lui, d’avoir