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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/95

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que vous n’oubliez pas que je serai heureux aussi d’être toujours compté parmi les amis de M. de Lancry.

Je remarquai que Me de Rochegune appuya avec intention sur ces derniers mots. Je trouvai cette assurance si généreuse, elle répondait si noblement à mes craintes, que je ne pus m’empêcher de m’écrier vivement :

— Ô ! merci, Monsieur, merci pour lui et pour moi !

M. de Rochegune, étonné de ce mouvement, me regarda… Nous nous entendions…

Il comprenait ma gratitude comme j’avais compris sa bienveillance pour Gontran.

Un doux et triste sourire effleura les lèvres de M. de Rochegune ; il me dit d’une voix émue :

— Il y a dans la vie de nobles jouissances, Madame, le bien est trop facile à faire à ce prix…

Un silence de quelques minutes suivit ces paroles de M. de Rochegune.

J’en fus embarrassée ; par hasard, je levai les yeux sur lui : son regard était vague et distrait, il semblait rêveur. Sa physionomie, ordi-