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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/121

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quez un danger plus grand que celui que vous redoutez.

— Que puis-je faire à cela ! Si je suis perdue par votre fait, je me résignerai à mon sort… mais je ne serai jamais assez folle ni assez sotte pour aller me perdre moi-même.

— Peut-être… Ursule… peut-être. Prenez bien garde…

— Me menacez-vous ? Et de quoi me menacez-vous ?

— Je ne vous menace pas, mais je vous préviens qu’il s’agit de mon bonheur, de mon avenir, de ma vie ; je lutterai de toutes mes forces, je serai capable de tout pour conserver ce que vous voulez peut-être me ravir…

— Vous… capable d’une lâche délation ?… je ne le crois pas, je vous en défie.

— Vous avez raison de m’en défier, vous m’en savez incapable ; mais sans lâcheté je puis m’adresser à la bonté de votre mari : je puis lui avouer mes craintes, tout en lui disant qu’elles sont insensées, mais qu’elles me font un mal affreux… Cela ne vous compromettra pas… cela éveillera peut-être les soupçons de votre mari… mais vous l’aurez voulu…