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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/141

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peu poudreuses montraient qu’elle avait assez longtemps marché, les rubans dénoués de son chapeau de paille doublé d’incarnat flottaient sur ses épaules, et les longues boucles de ses cheveux bruns un peu défrisées s’allongeaient jusqu’à la naissance de son sein à demi-voilé par un fichu à la paysanne.

Elle tenait dans une de ses mains un gros bouquet de fleurs sauvages.

Elle dit à mademoiselle de Maran et à moi qu’elle avait voulu sortir du parc et qu’elle s’était à demi-égarée dans la forêt ; mais, que trouvant le temps magnifique, elle avait voulu profiter d’une des dernières belles journées d’automne : elle s’était amusée à cueillir des fleurs, et n’avait songé à retrouver son chemin qu’après avoir fait au moins une grande lieue. Un bûcheron, auquel elle s’était adressée, l’avait rencontrée, et l’avait ramenée jusqu’au château.

Ce récit, fait simplement, naturellement, dissipa ma défiance, si justement éveillée.

Je crus d’autant plus à ce que disait Ursule, qu’environ une demi-heure après son retour, au moment où le courrier venait d’apporter