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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/180

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terre des papiers qui pouvaient compromettre une tierce personne, on a dit que Lugarto avait en son pouvoir de quoi me déshonorer. Je ne veux pas non plus rechercher davantage ce qui a pu donner lieu à la fable absurde de cette nuit que vous auriez été passer dans la maison de Lugarto ; je sais l’horreur qu’il vous inspirait, mais tenez je suis fou… c’est vous outrager que de s’appesantir un moment sur de pareilles infamies. Cette méchanceté de mademoiselle de Maran nous peut servir, en cela qu’elle nous apprend du moins ce que disent nos ennemis. Cette révélation doit surtout apporter quelques changements à nos projets ; ainsi je serais d’avis, si toutefois vous y consentez, d’éloigner de beaucoup notre retour à Paris, de n’y revenir, je suppose, que dans un an ou quinze mois, et de rester ici jusque-là ; les évènements politiques seront un excellent prétexte à notre absence… Je connais Paris et le monde, dans six mois on ne s’occupera plus de nous ; dans un an toutes ces misérables calomnies seront complètement oubliées… si, au contraire, nous arrivions à Paris dans quelques semaines comme nous en