Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous sommes endormis à Chantilly, que nous nous sommes réveillés à Maran…

— Oh ! parlez ainsi, parlez encore de votre voix si douce et si charmante — dis-je à mon mari en joignant mes deux mains avec une sorte d’extase. — Oh ! parlez encore ainsi, vous ne savez pas combien ces bonnes et tendres paroles me font de bien ; quel baume salutaire elles répandent en moi… Oh ! Gontran… il me semble que notre enfant en a doucement tressailli ; oui, oui, joie et douleur, ce pauvre petit être partagera tout, ressentira tout désormais… Aussi, merci à genoux pour lui et pour moi, mon tendre ami, merci à genoux du bonheur que vous nous causez…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je passai les jours qui suivirent cette conversation avec Gontran dans un enchantement continuel ; il était impossible d’être plus tendre, plus attentif, plus prévenant que ne l’était mon mari.

Mademoiselle de Maran, voyant ses méchants projets presque complètement avortés, ne dissimulait pas son mécontentement et parlait de son prochain départ, feignant d’être plus ras-