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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/202

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vez reproché mes perfidies, et puis enfin, alors je vous croyais la plus heureuse des femmes… alors je vous le jure… j’ignorais encore ce que vous avez souffert : car, rappelez-vous le bien, Mathilde, c’est le soir… seulement le soir de ce jour-là que, par mademoiselle de Maran, j’ai appris une partie de vos chagrins…

— Mais, au nom du ciel, parlez… parlez… Hé bien ! après notre entretien, que s’est-il passé ? Mais… oui… je me souviens, vous êtes allés vous promener dans la forêt…

— Mathilde… grâce… grâce… j’allais y retrouver votre mari ; il m’attendait dans une maison de garde inhabitée, où il m’avait donné rendez-vous.

Cet aveu était si inattendu, si horrible, que d’abord je ne pus y croire.

Il s’agissait de ma dernière espérance.

Il s’agissait de croire que depuis huit jours la conduite de Gontran envers moi était un tissu de mensonges et de faussetés.

Il s’agissait de croire que la tendresse qu’il me témoignait n’était qu’une apparence pour cacher son intelligence avec Ursule.

Je ne pouvais, je ne voulais pas me rendre