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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/204

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vous étiez mère ! oh ! cela, surtout cela m’a désarmée… j’ai eu horreur de ma faute, en songeant que j’avais cédé, non pas même à l’amour, mais à une basse haine, à un exécrable sentiment de vengeance…

— Mon Dieu… mon Dieu ! — m’écriai-je dans un accès de désespoir inouï : — rendez-moi folle… folle ! ou retirez-moi la vie… Je ne puis plus… je ne veux plus… souffrir davantage.

— Mathilde… Mathilde… pardon… je vous jure que je ne soupçonnais pas alors tous les droits que vous aviez à l’intérêt, à la plus tendre pitié… et puis il faut avoir le courage de tout vous dire… Eh bien ! je ne soupçonnais pas alors l’odieuse indifférence de votre mari pour vous ; non… je ne croyais pas que l’amour qu’il ressentait pour moi pût le rendre aussi faux, aussi injuste, aussi cruel qu’il devait l’être à votre égard, hélas ! car vous ne savez pas ses projets…

— Mais, c’est épouvantable — m’écriai-je — elle a été au devant du déshonneur, et elle vient accuser mon mari ! Mais qu’est-ce donc que cette femme ?.. Qu’est-il donc lui-mê-