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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/21

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— Ce que vous ferez sera bien fait, mon ami ; entre autres considérations, n’est-ce pas ? vous consulterez l’économie ; car maintenant il nous faut être sages… nous ne sommes plus seuls… il faut songer dès à présent à la dot de ce cher enfant : et, du temps où nous vivons, l’argent est tant… que la richesse est une chance de bonheur de plus. Voyons, mon ami, comment réduirons-nous notre maison ?

— Nous y songerons, Mathilde ; vous avez raison. Quel bonheur de remplacer un luxe frivole et inutile par une touchante prévoyance pour l’être qui nous est le plus cher au monde ! Ah ! jamais nous n’aurons été plus heureux d’être riches.

— Tenez, mon ami, quand je pense que chacune de mes privations pourrait augmenter le bien-être de notre enfant… j’ai peur de devenir avare.

— Chère et tendre amie, soyez tranquille… Je sens, comme vous, tous les devoirs qui nous sont imposés maintenant… Je ne manquerai à aucun d’eux. Comme vous, Mathilde, cette nuit m’a changé — ajouta Gontran avec un sourire de grâce et de tendresse inimitable.