Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je l’avoue, malgré les motifs d’aversion que je devais avoir contre Ursule, je ne pus réprimer une velléité de compassion pour elle, en songeant qu’elle allait être perdue au moment où le remords de sa faute venait peut-être de lui inspirer un sentiment généreux.

Madame Sécherin tira lentement de sa poche une enveloppe toute pareille à celle que ma cousine venait de me confier.

Cette remarque me fut d’autant plus facile, que l’une et l’autre de ces enveloppes avaient dû faire partie de la provision de papier à lettre qu’on avait mise dans l’appartement d’Ursule et que ce papier était d’une couleur bleuâtre.

On va voir pourquoi j’insiste sur cette particularité.

— Connaissez-vous cette lettre ? — dit madame Sécherin d’une voix éclatante en montrant l’enveloppe à Ursule. — Puis elle ajouta avec une dignité austère en levant au ciel l’index de sa main droite : — Voyez, si le doigt de Dieu n’est pas là !… La preuve de votre premier crime était une lettre que vous m’avez audacieusement dérobée… La preuve de vo-