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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/23

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— rien n’est pourtant plus simple : je ne ressens à cette heure aucune animosité, aucune jalousie contre elle ; je n’ai pas le temps, je suis trop heureuse ! elle a été coquette avec vous, vous avez été empressé près d’elle, je pardonne tout cela : ce sont des étourderies de jeunesse dont vous ne vous souvenez plus maintenant, mon tendre ami ; je désire seulement que, vous qui avez tant de tact et d’esprit vous trouviez un moyen d’éloigner Ursule, sans dureté, sans trop la blesser : car, malgré moi, je ne puis m’empêcher de la plaindre ; un moment peut-être… elle aura cru que vous l’aimiez…

Gontran me regarda d’un air interdit, il semblait croire à peine ce qu’il entendait.

Après un moment de silence, il s’écria :

— Toujours grande, toujours généreuse : ah ! je serais le plus coupable des hommes, si j’oubliais jamais votre conduite dans cette circonstance. Oui, vous avez raison, Mathilde, j’expierai ces étourderies de jeunesse comme je le dois. Il faut que votre cousine parte… qu’elle parte le plus tôt possible ; non que je doute de ma résolution, mais parce que sa vue