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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/231

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moqueuse, si indépendante, vous deviendriez soumise, tendre et dévouée… mais soumise, tendre et dévouée avec ce charme adorable qui n’appartient qu’à vous, et non pas à la manière des autres femmes qui vous font prendre la tendresse, le dévoûment et la soumission sinon en haine, du moins en dédain ou en indifférence, parce qu’il est dans leur nature faible et chétive d’avoir ces qualités négatives…

« Après tout : que me fait, à moi, que la brebis soit douce et craintive ? quel mérite a-t-elle ? Mais que la panthère vienne, timide et caressante, ramper à mes pieds ; alors, oh ! alors je ressens un bonheur, un orgueil, un triomphe sans égal…

« Ursule… Ursule… je vous le répète, je le sens là… aux battements précipités de mon cœur, vous m’aimerez comme je veux être aimé de vous… oh ! je saurai bien vous y forcer… Oui… l’amour désespéré s’impose à force de dévoûment, il s’imposera même à vous ; ne prenez pas cela pour une présomption aveugle et ridicule… je puise cette assurance dans la profondeur même de ma passion.

« Quelquefois pourtant j’espère, je me figure