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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/236

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Paris, notre parenté me permettra de vous voir chaque jour sans éveiller les soupçons de votre mari. Alors, Ursule, une fois qu’aucune contrainte ne me gênera plus, je pourrai me faire aimer, et il faudra bien que vous m’aimiez… Exigez de moi tous les sacrifices possibles et impossibles, je m’y soumettrai avec bonheur, rien ne me coûtera, je ne regretterai rien, parce que maintenant tout ce qui n’est pas vous n’existe plus pour moi… Cela est affreux à dire, mais cela est… ma raison, ma volonté n’y peuvent rien… Toi… toi… Ursule, rien que toi… toujours toi… Oh ! dis… le veux-tu ? brisons les faibles liens qui nous retiennent tous deux, allons cacher notre amour dans quelque pays lointain ; Ursule, ne soyez pas retenue par la pitié ! que ma passion soit heureuse ou malheureuse, le sort de ma femme ne peut changer ; elle réunirait plus de qualités et plus de perfections encore que, je le sens, tout sentiment pour elle est à jamais éteint dans mon cœur.

« Vous êtes maintenant l’idéal, le rêve de mon cœur, de mon esprit, de mes sens, de ma vie… Jugez si Mathilde peut balancer votre