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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/277

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cusée, ou c’est plutôt un vice de mon caractère d’être toujours exagéré.

— Mais, encore une fois, si c’est seulement la lettre que j’ai écrite à votre cousine qui cause votre éloignement pour moi, il n’est pas fondé !

— Je ne veux pas récriminer le passé, Gontran ; seulement, puisque vous parlez de cette lettre, rappelez-vous-en les termes, et vous reconnaîtrez qu’il n’y avait pas une de ses expressions qui ne dût porter un coup mortel aux espérances les plus opiniâtres. Vous m’avez incurablement blessée comme femme, comme épouse et comme mère. Ce n’est pas tout : cette passion, au nom de laquelle vous m’avez sacrifiée sans hésitation, sans pitié, a été, est et sera la seule véritable passion de votre vie… vous verrez que mes prévisions se réaliseront. Je l’avoue sans fausse humilité ou plutôt avec orgueil, je n’ai rien de ce qu’il faut pour lutter avec avantage contre Ursule, si malgré ses promesses elle veut continuer de vous séduire ; je n’ai non plus maintenant aucune compensation de cœur à vous offrir, si elle continue de vous dédaigner. Ce n’est pas