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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/288

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en s’écriant avec un accent déchirant : — Mathilde… je ne puis plus longtemps… — Mais voyant Blondeau il s’interrompit et disparut.

Je le cherchai ; il était renfermé chez lui, je restai longtemps à sa porte sans qu’il voulût m’ouvrir.

Un autre jour il quitta les vêtements négligés qu’il portait, s’habilla avec la plus grande élégance, entra chez moi, et me dit d’un air égaré :

— Franchement, comment me trouvez-vous ? suis-je très changé ? En un mot, ne suis-je plus capable de plaire ? ou suis-je encore aussi bien que j’étais autrefois ?

Je le regardai avec surprise… Il s’écria violemment en frappant du pied : — Je vous demande si je suis très changé, m’entendez-vous ?

À mon étonnement avait succédé la frayeur, tant cette question et l’air dont il la faisait me semblaient insensés. Je ne savais que lui répondre. Il sortit en fureur après avoir brisé une coupe de porcelaine de Chine qui se trouvait sur une table.