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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/290

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laissa tomber la lettre et se cacha le front dans ses deux mains.

Je m’approchai de lui tout émue.

— Gontran — lui dis-je — vous souffrez…

Il tressaillit, releva vivement sa tête…

Il pleurait !…

Sa figure flétrie exprimait un désespoir profond.

— Eh bien ! oui… je souffre — me dit-il avec amertume — que vous importe ?

— Écoutez-moi, mon ami — lui dis-je en prenant sa main brûlante et amaigrie ; — il est des chagrins dont je puis maintenant vous plaindre…

— Vous ? vous ?

— Oui, par cela même que je n’ai plus pour vous d’amour ; je puis… je dois vous apporter les consolations d’une amie… Vous souffrez… je n’ai pas besoin de vous demander la cause du changement que j’ai remarqué en vous depuis quelque temps.

— Eh bien ! oui… — s’écria-t-il hors de lui — pourquoi me contraindrais-je avec vous maintenant ? Oui, je l’aime avec passion ; oui, je l’aime comme un enfant, comme un in-