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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/305

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vos pensées tendent à ce but. Votre esprit est facile et brillant, donnez-lui la solidité, la profondeur qui lui manquent. Vous voulez représenter votre pays, étudiez ses lois, son gouvernement… Complétez, par une instruction sérieuse, les avantages que nous donnent la pratique et la connaissance du monde… Vous avez autour de nous nos fermiers, nos tenanciers, toutes personnes dont peut dépendre une élection. Exercez sur eux le charme que vous possédez quand vous le voulez, informez-vous de leurs intérêts, de leurs besoins, faites-vous aimer : jusqu’ici, ils n’ont vu en vous que le gentilhomme oisif et indifférent aux grandes questions qui agitent le pays : montrez-leur que vous êtes capable d’autre chose que de conduire votre meute ; prouvez-leur qu’on peut être d’ancienne race, qu’on peut défendre des principes que l’on croit salutaires, des droits que l’on croit divins, et qu’on peut aussi prendre en main la pieuse et noble cause des gens qui travaillent, qui souffrent, et les défendre à la face du pays… Employez à d’utiles études les longues soirées d’hiver, chaque jour parcourez nos campagnes ; soyez bon, juste, affa-