Aller au contenu

Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maintenant froid et mort pour vous, se ravivera-t-il par un de ces miracles dont le ciel récompense quelquefois les vaillantes résolutions… Si au contraire le coup qui l’a frappé a été mortel… eh bien ! ma sérieuse amitié, l’éducation de notre enfant, la considération du monde, votre renommée, une louable ambition, peut-être, occuperont assez votre vie pour vous rendre moins regrettable cet amour dans le mariage dont vous parliez autrefois…

— Ce n’est pas moi… ce sont les circonstances qui ont renversé cet espoir !… Nous avons aussi eu de beaux jours !

— De trop beaux jours, Gontran !… Un de vos torts a été de me rendre d’abord trop heureuse, sachant qu’une telle félicité ne pouvait pas durer… mon tort à moi a été de croire à la continuation d’un pareil bonheur !.. Quand les mécomptes sont venus, je n’ai pas eu le courage de prendre résolument un parti ; ma délicatesse est devenue une susceptibilité outrée, je n’ai su que souffrir. Il a fallu ce désillusionnement complet pour me rendre à moi-même, à la raison… Peut-être le langage