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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/33

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cueil glacial de mon mari, puis elle sourit, lui fit une profonde révérence d’un air moqueur en lui disant :

— Je vous remercie, monsieur, d’avoir bien voulu m’apprendre où je pourrai rencontrer madame la vicomtesse de Lancry, je suis désolée d’avoir troublé vos graves méditations.

Ursule fit un pas vers la porte.

— Un mot, je vous prie — dit Gontran.

Ursule, qui allait sortir, s’arrêta, retourna lentement la tête, jeta à Gontran un long regard rempli de malice et de coquetterie, leva en l’air son joli doigt d’un air menaçant et lui dit :

— Un mot… soit, mais pas plus… je sais qu’il est très dangereux de vous écouter… plus encore peut-être que de vous regarder. Voyons, vite, ce mot, mon beau, mon ténébreux cousin.

— Ce que j’ai à vous dire est grave et sérieux, Madame.

— Vraiment, Monsieur, c’est grave, c’est sérieux ? Eh bien ! j’en suis ravie, cela contrastera avec votre folie et votre étourderie habituelle. Voyons, dites, je vous écoute.