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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/43

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, j’en suis sûre, que blessée d’un trait mortel dès avant mon mariage, lors de votre présentation à Mathilde, et reblessée lors de votre passage à Rouvray, je n’avais jamais eu qu’un but, qu’une pensée, celle de venir vous rejoindre ici ou à Paris… que dans mon empressement à vous faire ma cour, à me ménager de longues entrevues avec vous, j’avais bravement appris à monter à cheval, au risque de me casser le cou, le tout pour mériter un de vos regards, pour vous faire dire en vous-même : — Pauvre petite, quel dévoûment, quel courage ! — ou bien encore… — Ah ! les femmes, les femmes ! quand un de ces démons s’est mis en tête de nous séduire, il y réussit toujours. — Quant à cela, entre nous, mon pauvre cousin, vous n’avez pas eu tout-à-fait tort ; car je crois que je vous ai fort séduit… seulement, je ne l’ai pas fait exprès.

— Je vois que je ne suis pas le seul à qui l’on puisse reprocher quelque vanité — dit Gontran de plus en plus piqué.

— Comment — reprit Ursule dans un nouvel accès de gaîté — vous croyez qu’on ne