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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/57

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— Eh bien, oui, je serais une femme infernale pour ceux qui, je le répète, ne seraient ni mes esclaves, ni mes tyrans ; pour ceux-là, s’ils étaient assez fous ou assez présomptueux pour s’éprendre de moi, je serais sans merci, je les raillerais, je les mettrais dans les positions les plus ridicules, peut-être même les plus cruelles, selon mon caprice ! Plus ils montreraient d’opiniâtreté à m’aimer, plus j’en montrerais moi, à me moquer d’eux.

— Tenez, ma cousine — dit Gontran pour mettre un terme à un entretien qui lui pesait — vous déployez une telle vigueur d’esprit, une telle force de caractère, que je suis de moins en moins embarrassé pour arriver à ce que je voulais vous dire.

— Que voulez-vous me dire ?

— Qu’entre parents, entre amis, il est certaines choses qu’on peut s’avouer franchement. Je vous ai dit que Mathilde était jalouse de vous, qu’elle redoutait votre présence… et que… — Gontran hésita.

— Et qu’elle serait tranquille et rassurée si j’abrégeais mon séjour ici ?