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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/74

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— Il n’y a pas un mot d’Ursule qui n’ait laissé du dépit, de l’amertume dans votre cœur…

— Du dépit ! de l’amertume ! parce que madame Sécherin dit que je n’ai pas le bonheur de lui plaire ! Ah ça, ma chère amie, à quoi pensez-vous ? Pour qui me prenez-vous ? Je n’ai pas grand’vanité ; mais je ne crois pas que mon mérite souffre une grave atteinte du dédain de madame Sécherin. Ce qui me paraît seulement d’une bouffonnerie excellente, c’est cette prétention de sa part de me rendre amoureux d’elle… Ma pauvre Mathilde, je vous ai fait ma confession ; vous avez vu que je vous avais dit vrai : je trouvais Ursule assez gentille, j’ai été, par galanterie, entraîné un peu plus loin que je ne l’aurais voulu… Mais ça n’a jamais été qu’un caprice, assez vif de ma part. Il n’y a rien dans cette femme-là, rien, absolument rien… Amoureux d’elle, moi ! Je plains bien les malheureux assez sots pour se laisser prendre à ses filets… Amoureux d’elle ! mais ce serait l’enfer !… Avec un tel caractère… amoureux d’elle… moi !… moi !…

Puis Gontran, par un brusque retour, me