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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/79

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sotte et ridicule blessure d’amour-propre. Eh bien ! oui, pardonne-moi ce dernier éclair d’orgueil. Oui, je me suis senti malgré moi un peu piqué de n’avoir pas fait la moindre impression sur Ursule ; sais-tu pourquoi ? parce que le sacrifice que j’aurais eu à te faire eût été plus grand. Crois-moi, rien ne me sera plus facile que d’oublier cette femme diabolique… tu as raison, mon ange bien-aimé ; notre enfant… pensons à notre enfant. Entre cette douce espérance et mon amour pour toi, pour toi désormais bien rassurée sur moi, le bonheur nous sera facile. Pardon encore d’avoir pris à cœur les sarcasmes d’Ursule ; mais c’est qu’aussi elle me raillait à vos yeux, et, je ne vous le cache pas, Mathilde, je suis très fier de moi depuis que je suis à vous. Pourtant, comme, après tout, vous m’aimez toujours autant, n’est-ce pas ? nous ne penserons plus à cette scène ridicule que pour nous moquer de moi-même ; ou mieux, parlons de notre enfant : ces douces causeries seront notre refuge assuré contre toutes ces pensées mauvaises.

L’arrivée d’un de nos fermiers qui voulait parler à mon mari termina cet entretien.