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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/85

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Sa rencontre avec Ursule m’effrayait encore.

Si elle avait méchamment espéré, prévu, calculé que tôt ou tard Ursule, se trouvant pour ainsi dire mêlée à ma vie, me serait un jour hostile, elle devait être satisfaite et pouvait devenir une utile alliée pour ma cousine.

Je réfléchissais avec amertume que le monde était ainsi fait, qu’on était obligé de recevoir, d’accueillir chez soi ses ennemis les plus mortels, sous le prétexte de parentés ou de liaisons qui rendent leur animosité plus odieuse encore.

Je fis part à Gontran de la prochaine arrivée de ma tante.

Il accueillit cette nouvelle avec assez d’indifférence.

Je ne partageais pas sa quiétude. Un tel voyage était si en dehors des habitudes de mademoiselle de Maran, qui n’avait pas quitté Paris depuis quinze ans, que je lui soupçonnais quelque grave motif.

Environ vers les deux heures, ma tante arriva accompagnée de Servien, d’une de ses femmes, d’un valet de pied qui lui servait de