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Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/29

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compagnie, et que leur assiduité chez moi m’absout pour ainsi dire de tous mes torts passés : le prince et la princesse d’Héricourt, entre autres, sont de ces personnes dont la vie entière a été d’une pureté si éclatante, dont le caractère a une autorité si imposante, que de leur blâme ou de leur louange dépend l’accueil qu’on vous fait dans le monde. Le prince d’Héricourt, en un mot, représente tout ce qu’il y a d’honorable, de délicat, de courageux et d’élevé ; quoiqu’il vive assez retiré, il faut le dire à la louange de la société, il a peut-être encore plus d’influence sur elle qu’il n’en avait avant les malheurs qui l’ont frappé, et qu’il supporte si noblement. Vous sentez donc combien je suis heureuse et fière de l’attachement que me porte ce couple vénérable.

« Et puis enfin, vous le dirai-je, ce qui remplit mon cœur de joie et de reconnaissance c’est qu’on aime Emma comme elle mérite d’être aimée.

« Il se peut qu’on sache le secret de sa naissance, quoiqu’elle passe pour une orpheline dont je me suis chargée ; mais la délicate réserve dont on fait preuve à ce sujet m’est du