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Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/98

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je ne ressens pas est plus flatteur encore que de m’inspirer un sentiment que j’avoue. Si je vous aime sincèrement, votre cœur sera flatté ; si je simule cet amour, votre orgueil triomphera. De toute façon votre rôle est assez beau j’espère. »

« Que répondre à de tels paradoxes, à de telles folies, surtout lorsque ces folies sont murmurées à votre oreille par une bouche de corail aux dents perlées, aux lèvres fraîches, sensuelles et pourprées, dont les coins se sont veloutés depuis peu d’un imperceptible duvet noir… Que répondre lorsque ces paroles sont accompagnées d’un regard profond, ardent, voluptueux… Oh ! vous ne savez pas la puissance magnétique de ces deux grands yeux bleus qui sous leurs longs cils et leurs minces sourcils d’ébène, vous dardent, quand ils le veulent, la passion jusqu’au fond du cœur… ou se plaisent méchamment à vous glacer par leur dédain moqueur… Non, non on ne rencontrera jamais des yeux pareils…

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« Je ne reculai donc devant aucun sacrifice. Alors commença pour moi une vie d’agitation