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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/218

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Ursule, vêtue d’une robe noire, était étendue sur un canapé ; un grand châle couvrait ses pieds et ses genoux. Elle semblait frissonner de froid… De l’une de ses mains elle étreignait convulsivement le coussin qui soutenait sa tête appesantie… De l’autre main elle écartait de son front pâle et glacé les boucles éparses de ses beaux cheveux bruns.

Son visage, affreusement maigri, était livide, ses grands yeux bleus presque éteints.

Lorsqu’elle me vit, son regard se ranima un peu ; un douloureux sourire erra sur ses lèvres décolorées ; elle joignit ses deux mains avec une expression de profonde reconnaissance.

— Mathilde — me dit-elle d’une voix affaiblie — vous êtes bien généreuse… je m’y attendais… Je voudrais rester seule quelques instants avec vous…

— Encore ! encore !! — s’écria son mari, qui s’était jeté à genoux auprès d’elle en sanglotant ; — non, non, je ne veux plus te quitter maintenant !

Ursule tourna vers lui ses yeux suppliants.

— Ah ! son regard… son doux et beau re-