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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/22

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madame de Richeville ; ce bonheur-là, ainsi que mes chagrins d’alors, je me l’expliquais… L’autre bonheur… bien plus vif, bien plus grand, je le ressentais sans me l’expliquer… non plus que les chagrins qui l’ont suivi.

— Mais… c’était peut-être la joie d’être sortie du couvent qui vous rendait si contente ?

— Non… j’ai regretté mes compagnes, et, au couvent, je voyais madame de Richeville comme je la vois maintenant.

— Tâchez de vous rappeler à peu près quand a commencé pour vous cette félicité qui a presque changé l’aspect de votre vie… qui a donné un but à votre existence… qui a jeté sur tout, n’est-ce pas ? comme une clarté plus brillante et plus belle.

— Oui… oui… c’est bien cela… que j’ai ressenti…

Après un mouvement d’indécision terrible, j’ajoutai d’une voix tremblante, altérée :

— Ce bonheur… n’a-t-il pas commencé peu de temps après le retour… de M. de Rochegune à Paris, alors que vous le voyiez tous les jours ?