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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/292

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veau mouvement de généreuse colère, il s’écria :

— Malheureusement, cette misérable répète là tout ce que disent ses pareilles ; et, comme ses pareilles, tout ce qu’elle invoque pour elle doit être invoqué contre elle.

— Son éducation surtout ne la rend-elle pas impardonnable ? — dit Emma en s’adressant à madame de Richeville. — Ne peut-on pas appliquer à cette femme ces paroles vraies que vous m’avez bien souvent répétées, et que je n’ai jamais oubliées ? On disait jadis : Noblesse oblige… maintenant on doit dire la même chose de l’éducation… les fautes augmentent de gravité en raison de la culture de l’esprit… ajoutiez-vous encore.

— Madame la duchesse avait cent fois raison… — s’écria l’abbé ; — mais ce n’est pas tout : voyez comme le vice se trahit toujours par un langage stupide, hypocrite et cruel ! parce qu’elle s’écrie dans sa lettre… Ma fille ne doit pas être responsable de la faute de sa mère, cette femme se croit absoute d’un des plus grands crimes qui affligent l’humanité, celui de marquer à tout jamais du sceau de la