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Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/359

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ser… Mourir… mourir… et après… après… oh ! non… après il n’y a rien… il n’y a rien.

À ce moment ses yeux égarés par la frayeur s’arrêtèrent sur le portrait d’une de ses parentes, autrefois abbesse des Ursulines de Blois ; cette figure pâle et presque sépulcrale, coiffée d’un camail noir, semblait sortir de son cadre.

Mademoiselle de Maran sentit redoubler son épouvante.

Son isolement, la vue de cette religieuse lui donnèrent quelques idées de piété, que son égoïsme odieux flétrit bientôt.

— Mon Dieu… ayez pitié de moi… — s’écria-t-elle — j’aurai de la religion… je prierai… je prendrai un aumônier… un confesseur… il ne me quittera pas… il me soignera… il me débarrassera de ces infâmes valets… il les chassera, il me défendra… ça me fera une société… Oui, je vous le jure, mon Dieu ! Mais comment l’aurai-je ? Ce prêtre… qui l’avertira ?… J’aurai beau ordonner qu’on m’en cherche un, ces misérables mépriseront mes ordres… Depuis quinze jours je demande un médecin… ils font exprès de me désobéir… et