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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/120

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CHAPITRE XX.


Établissement des ponts sur les torrents.

Le premier élément de l’établissement d’un pont, c’est la détermination du débouché. Lorsqu’il s’agit des torrents, on se retrouve en face des mêmes incertitudes que j’ai déjà signalées en parlant de l’encaissement. Il est impossible de demander un secours au calcul. Les résultats qu’il donnerait seraient toujours très-imparfaits, si même ils ne sont pas complètement faux. Aucune des formules de l’hydraulique ne peut ici s’appliquer avec exactitude : aucune expérience directe ne peut constater la vitesse d’écoulement pendant les crues ; la nature même du fluide n’est plus celle de l’eau ordinaire, et les frottements ne sont pas non plus les frottements ordinaires.

Au milieu de ces doutes, une seule donnée peut être invoquée avec quelque confiance : c’est le relevé exact des profils en long et en travers du lit, dans la région du canal d’écoulement. Il est clair que si le torrent a passé sans exhausser sur une pente et dans une section déterminée, il passera encore sans exhausser, lorsqu’on lui présentera plus bas la même section et la même pente. — On peut toujours reproduire cette section. — Quant à la pente, si le lit ne la présente pas naturellement près de l’emplacement du pont, les travaux d’art ne peuvent la modifier que dans des limites très-restreintes. Mais on peut compter sur deux effets pour faire accepter avec sécurité des pentes plus faibles dans certaines limites : c’est