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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/158

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CHAPITRE XXVII.


Influence des forêts sur l’extinction des torrents.

En examinant les bassins de réception des grands torrents éteints, on y découvre presque toujours des forêts, et le plus souvent des forêts épaisses.

On remarque aussi le long des versants boisés une multitude de petits torrents du troisième genre, qui paraissent comme étouffés sous la masse de la végétation, et sont complètement éteints. Or, cette seconde observation, qui peut être vérifiée ici par une multitude d’exemples, démontre un fait que la première ne permet que de soupçonner d’une manière assez vague : — c’est que les forêts sont capables de provoquer l’extinction d’un torrent déjà formé. — En effet, il est impossible d’admettre que ces petits torrents, creusés le plus souvent dans des terres meubles et friables, soient morts d’eux-mêmes, pour ainsi dire dès leur naissance, et par le seul effet de cet équilibre que nous avons expliqué au chap. XXIV.

La stabilité ne peut s’établir aussi vite sur des lits qui sont à peine formés, et au milieu de terrains qui offrent encore tant d’aliments à l’érosion des eaux ; c’est une œuvre qui demande du temps, et qui n’est entièrement consommée que lorsque la montagne a été rongée au vif jusqu’à ses dernières cimes.

Mais passons de suite à des preuves plus décisives. — Parmi le grand