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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/74

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Outre ces deux systèmes on peut en compter un troisième, formé par la combinaison des deux premiers. Il consiste dans les digues éperonnées[1]. Les éperons sont de petits épis enracinés dans une digue longitudinale. On peut les incliner indifféremment vers l’amont ou vers l’aval, ou les dresser perpendiculairement au courant, ils garantissent le pied de la digue, à la manière d’un enrochement. Nous retrouverons ce système plus loin, avec quelques dispositions particulières qui en font un genre de défenses à part.

Tels sont les genres de défenses usités dans le pays, pour fermer une ligue de rive aux irruptions d’un torrent. — Avant d’étudier leurs manières d’agir, posons une distinction essentielle. Ces défenses peuvent être appliquées à une seule rive, ou bien elles peuvent être appliquées à la fois aux deux rives opposées. Ces deux dispositions entraînent des effets différents qui tiennent à la différence des conditions dans lesquelles on place le torrent. Dans le premier cas, il peut divaguer librement sur tout un côté de son lit ; dans le second cas, il ne peut divaguer ni d’un côté, ni de l’autre, et il est contraint de passer tout entier entre les deux lignes de défense. Voilà deux conditions qu’on ne saurait confondre : elles divisent la question des défenses, en deux cas qu’il faut nettement séparer :

1o Celui de la défense d’une seule rive : appelons-la endiguement ;

2o Celui de la défense simultanée des deux rives opposées, ou de l’encaissement.


  1. Digue construite de cette manière sur le torrent de Rioubourdoux, — id. de Combe-Barre.