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Page:Tableau du royaume de Caboul et de ses dépendances dans la Perse, la Tartarie et l'Inde - Tome 2.pdf/44

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DU ROYAUME

semblent fort anciens, et sont précisément ceux de l’ancien poëte persan Kheïoum ; les ouvrages de cet auteur sont d’une impiété qui n’a peut-être rien d’égal dans d’autres langues.

Kheïoum insiste avec force sur l’existence du mal ; il ose blâmer l’Être Suprême de l’avoir permis, et se livre à cette occasion à des imprécations dont il est impossible de se faire une idée. Par une contradiction inexplicable, les soufis citent ce poëme comme une autorité ; ils excusent plusieurs de ses blasphèmes par des interprétations forcées ; ils présentent des expressions moins équivoques, comme ces reproches exagérés qu’un amant exhale contre sa maîtresse.

On dit que les sectateurs de Moullah-Tukkée, dégagés de la crainte de l’en-